I'm just a little british... Gosh, I'm in hell...

Nom Complet :: Peter William Grell Limestone.
Surnom :: Doggy.
Date de Naissance :: Le 16 Septembre 1989.
Nationalité :: Anglais.
Orientation Sexuelle :: Hétérosexuel.
Emploi :: Secrétaire de la prison.


Comment a-tu découvert le forum :: Mystère.
Comment le trouve-tu :: Parfait.
Tes disponibilités :: Quand je veux !
A-tu lu le règlement,
si oui la preuve :: Code validé par L.R.J !
Autre :: Rien.

Physique

- Redites moi votre nom..

Je soupire pour la énième fois depuis le début de cet entretien et me gratte la nuque. Les cernes présentes sous mes yeux traduisent ma fatigue. Mon teint est pâle, mes lèvres d'un violet mort, et les muscles de mon cou ne cessent de se tendre au rythme de ma salive : je ne cesse de déglutir. Tous les poils de mon corps sont hérissés, il y a comme un courant d'air qui m'assiège. Pour la première fois depuis longtemps, je me sens vidé. La fumée provenant de la cigarette écrasée dans le cendrier sur le bureau pénètre dans mes narines, je tousse et répète :

- Limestone. Peter Limestone...

Il me toise, me prend de haut, comme on regarde un SDF allongé sur un trottoir. Je ne perçois cependant aucune pitié dans son regard, juste un profond dégout pour l'espèce d'homme qui se trouve devant ce grand PDG. Son CV est pourtant parfait à cet homme, il a fait de grandes études en littérature, il est jeune, dynamique, motivé, sa lettre de motivation est une merveille de vocabulaire... Mais pourquoi se présente-il ainsi ? On dirait qu'il vient de sortir d'une soirée arrosée. Il est trapu, a la voix cassée, il est affalé sur son siège, son teint est comparable à celui d'un mort...

- Ecoutez Monsieur Limestone... Je ne penses pas que cela va être possible.

Évidement. Évidement que ce n'est pas possible. Qui me dirais oui ? J'ai passé toute la nuit à travailler dans un café pour récolter un salaire médiocre, pris deux heures ce matin pour mettre ma sœur à l'école et rendre visite à ma mère à l’hôpital. Et je me présente comme ça, parce que c'est le seul entretient d'embauche que j'ai pus décrocher. Mais je savais à l'avance que ce serait un phénoménale non. Qu'allais-je bien pouvoir devenir ? Moi l'homme à la meilleure moyenne, qui était destiné à un avenir brillant... Que de paillettes, que de roses. Du haut de mes un mètre soixante trois, je me sens minuscule, écrasé comme un insecte. Je ne sais pas si mes maigres jambes pourront encore longtemps me soutenir, ni si mes yeux turquoises connaitront encore l'espoir. Je suis littéralement au bous du rouleau. Je passe une main tremblante dans mes cheveux bruns. Ça fait combien de temps que je n'ai pas pris le temps de sourire, de plaire ? Une éternité.

- Je suis désolé...

Une poignée de main, et tu dégages. Ça finit toujours comme ça. Mes épaules se creusent lorsque je me lève. Je parais bien maigre. Le patron grimace en me voyant. Là, à ce moment précis je vois de la pitié dans ses yeux. Je l'attendais, ce regard. Je baisse le miens et ramasse mon dossier, le remerciant sans savoir moi même de quoi et quittant la pièce. Seul mes yeux sont aujourd'hui présentables, d'un bleu profond comparable au bleu turquoise des océans, mais ils fixent le sol, sans grand espoir apparaissant au creux de leur pupille. Je n'étais pourtant pas vieux, mais déjà tellement usé. Qui saurait encore ranimé cette flamme pervenche dans mon regard ? J'aimerai bien le savoir.

Caractère

- Grand frère, attends !

Serrant entre ses minuscules doigts la manche de ma chemise, les yeux de Cléo brillaient à la lueur de la lampe rose pâle de sa chambre, reflétant une harmonie douce et innocente. J'hésitais quelques secondes avant de m'asseoir doucement sur son lit, observant sa petite mine inquiète. Ses cheveux blonds étaient semblables à ceux d'un poupée, je passais l'une de ses mèches entre mes doigts. Elle mordilla sa lèvre, tellement adorable, hésitante à l'idée de se confier à moi. Elle entortillais ses doigts entre eux, anxieuse et son regard était gorgé de tristesse.

- Dis moi grand frère...

Je l'incitais à poursuivre en inclinant la tête, me demandant ce qui pouvait bien l'embêter. Ce n'était pas le genre de ma petite sœur d'hésiter à se confier à moi. Elle était si innocente, si forte. La pauvre enfant ne connaissait même pas son père, et pourtant, jamais elle ne se plaignait. A bous de force, elle frotta ses yeux tout endoloris de sommeil et demanda enfin de peur de s'endormir si elle hésitait trop longtemps.

- Est-ce que Maman va mourir ?

Je la fixe longuement, sans répondre. Elle plonge son regard brillant et infinis dans le miens, cherchant une quelque réponse de ma part, un mot rassurant. J'aurai aimé être l'une de ses brutes épaisses sans cœur, qui n'ont pas peur de dire les choses telles qu'elles sont, qui se moquent des sentiments des autres. Mais j'étais loin de ressembler à ses types. Je suis du genre tout faible. Dans une société de brute je reste à ma place, sans un couinement. Un véritable chien, soumis et couvert de dettes que je ne pourrais jamais rembourser, condamné à vivre pour travailler et non pas travailler pour vivre.

- Non mon ange, non. Je te promets que non.

Je me rapproche d'elle, posant tendrement mes lèvres sur son front. Je sens son souffle contre moi, un souffle tremblotant, elle a peur, aussi peur que moi. Elle tient toujours ma manche, elle a peur que je m'en aille, elle sait que je vais partir, qu'elle va se retrouver seule dans cette chambre et que ses pensées l'empêcheront de dormir. Cléo, si tu savais comme j'aurais voulu que tu sois heureuse.

- Bonne nuit Cléo, fais de beaux rêves...

Je l'entends couiner et serre les dents. Je ne veux pas qu'elle pleure, je ne veux pas supporter cela. Ça me fait trop mal. J'évite son regard, lâche mais n'ayant pas le choix et fixe mon bras qu'elle ramène toujours à elle. Là, enfin, des larmes roulent sur ses joues. Je les essuies de mon pouce, toujours sans un mot. C'est un dialogue muet que nous échangeons. Elle pousse un petit soupir, je passe ma main sur sa joue lisse et douce. Je me lève, rejoignant la porte à l'autre bous de la pièce qui mène à ma minable chambre et pose ma main sur l’interrupteur. Mais au moment où je veux l'actionner, j'entends la voix angélique de Cléo qui souffle :

- Je t'aime Peter.

Je me retourne, lui souris tendrement, hochant la tête et plonge la pièce dans noir en éteignant la lumière. J'aperçois cependant encore le brillant des yeux de ma petite sœur, qui me fixe toujours même à travers les ténèbres de sa chambre. Je retiens un soupir, attrapant la poignet de la porte que je tire vers le bas. La porte s'ouvre en un grincement et j'entre dans ma chambre. Au moment de refermer la porte je lâche en un murmure :

- Moi aussi Cléo, moi aussi.