Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance. [With Lily Rose Jones]

Alexander descendit du véhicule qui venait de s'arrêter. Il se trouvait devant une grande porte en acier qui n'attendait que de s'ouvrir pour l'avaler en entier. Le jeune russe se disait qu'il s'agirait sûrement de sa dernière demeure. On lui a dit que les détenus passaient aux environs de six ans dans ce lieu sans contact avec le monde extérieur. Il avait les mains attachés dans le dos, enfermées par des menottes trop serrées. Au début du périple le menant jusque là, elles étaient attachées devant lui mais, après qu'il ait réussi à tuer deux gardiens sur la route, on les lui avaient attachés dans le dos. Alexander n'avait pas prévu de s'attaquer à ces hommes mais l'un d'eux s'était moqué de lui parce qu'il s'était fait prendre et l'autre avait essayé d'intervenir à main nu. L'assassin fut finalement neutralisé à coup de taser et s'est retrouvé presque « saucissonné » à son réveil. Les gardes poussaient le russe vers l'entrée, pressés de se débarrasser de l'individu plus dangereux qu'il n'y laissait paraître.

Les portes s'ouvraient lentement et Alexander se dit que les fondateurs de l'endroit aurait pu graver la célèbre phrase de Dante Alighieri dans son œuvre, la divine comédie: « Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance ». Certes, il n'entrait pas en enfer car il ne finirait peur-être pas sa vie ici mais ça y ressemblait fortement: des bâtiments gris, une cour triste le tout sous un ciel nuageux et par moment pluvieux. Alexander avançait lentement et les gardes essayaient de lui faire accélérer le pas. Ils y allaient doucement car, malgré ses entraves, il restait un tueur froid, capable de briser la nuque de quelqu'un rapidement sans changer un seul instant d'expression sur son visage. La preuve en a été faite par la mort aujourd'hui de deux de leur camarades. Une fois au niveau de la porte, les gardes de la prison prirent en charge le jeune russe et lui firent passer celle-ci. La sécurité était bien faite, les gardes étaient assez baraqués, armés jusqu'aux dents et à la mine patibulaire. Aucun mot ne fut échangé durant ce « transfert ». Alexander aurait apprécié un petit mot de bienvenue du style coup de matraque derrière la nuque ou insulte en tout genre. Cela lui aurait donné une raison de se mesurer à eux et de voir de quoi ils étaient capable. Au lieu de ça, ils le poussèrent dans le dos pour le faire avancer sans une seule parole. Apparemment, les relations ici sont tendues entre prisonniers et gardiens, on verra bien ce que donnera l'ambiance entre les prisonniers eux-mêmes. En tout cas, cette nouvelle « étape » dans la vie du jeune russe promettait d'être intéressante.

FUCK THE RULES

He laughs best who laughs last.

« C'est ça, continues de rire, va y, toi j'toublie pas... » Pensa une demoiselle bouillonnante de rage en étant sortie violemment d'une BMW laquée noire. Deux gardes lui tenait fermement les épaules tandis que ses mains étaient nouées dans son dos par des menottes, ils riaient, les crétins. Elle, elle était haute sur ses talons aiguilles, et son pantalon arraché en cuire lui donnait une drôle de dégaine. Son visage pâle était caché par un épais casque de fer, sensé l'empêcher de mordre. Son cou fin et féminin se tordait dans tout les sens, se débâtant, elle écrasa le pied d'un des surveillant, enfonçant d'une façon morbide la pointe taillée en couteau de son talon dans l’orteil du pauvre Josh.Celui ci poussa un juron déchirant avant de serrer les dents et d'enfoncer ses ongles dans la peau du bras de Lily, qui ne réagit pas, il seraient bien trop heureux de cela. Elle lui aurait bien cracher au visage si elle avait pût mais malheureusement, seul le souffle daignait passer entre les minuscules barreaux de son masque, semblable à celui d'Hannibal Lecter dans Le Silence des Agneaux. C'était un honneur pour la demoiselle de se faire comparer à lui, mais elle avait d'autre chats à fouetter que de croupir ici.
« Eh bien Lily, tu fais moins la maline avec ça sur le visage hein ? Chat sauvage. » Souffla ironiquement Jim, l'autre garde.
Mais elle ne broncha toujours pas, pas très causante, c'est ce qui faisait toute l'attitude à vrai dire. Ses mains étaient couvertes de poussière et ses cheveux emmêles dans tout les sens du terme. Ils conservaient un noir pire que les ténèbres,portant fièrement un tee-shirt évasé à décolleté plongeant, droite comme la lady qu'elle était, notre héroïne était l'incarnation parfaite du mal.
« Eh Jim, j'te dis pas le fric qu'on va se faire. Personne en voulait la transporter cette salope, on a été les deux seuls volontaires. Ça mérite salaire triplé ça non ? »
L'autre éclata de rire alors que le petit groupe avançait vers la seconde borne d'ouverture de la prison. Il la tirèrent brutalement, usant de leur incroyable force jusqu’à l'entrée de la prison, un autre groupe se trouvait de l'autre coté, escortant un autre prisonnier. Lily demeura muette, et leva cependant la tête pour observer l'autre prisonnier. Grand, il avait la tête un peu trop haute au gout de la jeune femme qui se garda de tout commentaires. Les gardes la toisèrent. Cette inconnue anormale, dérangée, classée comme bipolaire... Capable de ne pas bouger pendant deux mois et le troisième vous arracher la tête à pleine dents, connue pour des crimes plus macabres les uns que les autres.

Le visage assombri par l'ombre de ses cheveux, Lily rêvait secrètement d'une arme à tenir entre ses mains. Elle en repéra deux à la ceinture de Jim et trois à celle de Josh. Elle aurait bien tentée de les lui prendre, malheureusement, elle avait un petit contretemps de dernière minute. Elle se tût donc seulement, comme elle l'avait toujours fait. Josh glissa sa carte dans une fente de la borne, qui lui demanda de patienter. Il posa les yeux sur la prisonnière. Elle faisait vraiment peur avec ce masque, mais dieu qu'elle était belle. C'était sûrement sous sa vraie nature qu'elle éveillait quelque chose de mystérieux et provoquant. Lui, il jouait au malin, mais en vérité, il avait vraiment peur. Si peur, qu'il n'avait pas manqué d'embrasser ses enfants et sa femme avant de partir au travail le matin même. La femme dont il était censé canaliser les pulsions, qui se tenait tout près de lui, était l'une des pires criminelle du globe. Et il savait qu'elle était beaucoup plus maline qu'elle ne le laissait croire. Le problème avec elle, c'est qu'on ne pouvait anticiper aucun de ses gestes. Et qui savait ce qui pouvait bien se passer dans son cerveau posséder par le diable ? C'est ça, Lily Rose Jones était le diable incarné. Il avait possédé le corps sublime de la demoiselle, qui se voulait maintenant terriblement dangereuse.

Alexander allait être emmené à l'intérieur de la prison quand une berline noire s'arrêta devant l'entrée. Une personne fut littéralement éjectée du véhicule suivie par deux gardes qu'on croirait calqué sur ceux qui m'étaient attribué. L'individu attaché semblait être une fille comme le laissait paraître la robe qu'elle portait. Elle semblait se débattre sous son masque qui devait la gêner. Les hommes qui l'accompagnaient étaient plus bavard que ceux du jeune russe. Certes, Alexander ne pouvait entendre ce qu'ils disaient mais il lui suffisait de voir leur lèvres bouger pour les comprendre. Le fait que son terrain de chasse soit essentiellement des boites de nuit lui avait appris à lire sur les lèvres car il est toujours très difficile de tenir une discussion dans un lieu où le volume sonore dépasse de loin ce qui est autorisé par la loi. Malgré son calme apparent, le cerveau du garçon tournait à plein régime et il se dit presque immédiatement que ces deux là feraient de parfaites victimes pour lui. La demoiselle, par contre, était une nouveauté pour lui. C'était la première fois qu'il rencontrai une personne mêlant autant de vie et d'envie de meurtre qu'elle. Lui qui avait toujours tué dans le calme et le calcul le plus simple qui soit.

La première idée la concernant fut de pouvoir se mesurer à elle afin de voir laquelle de leur pulsion meurtrière était la plus forte. La folie l'emporterait-elle sur le calcul? Une irrépressible envie de la disséquer le prit et, instinctivement, il changea de direction pour aller vers la demoiselle farouche. Il ne fit que quelques pas quand il fut plaqué au sol par ses cerbères, un pistolet braqué sur la tempe. Alexander ne broncha pas, non pas qu'il avait peur de la mort, mais parce qu'il voulait percer le mystère de la folie meurtrière qui lui était tellement étranger. Son apparente reddition mit les gardes en confiance et ils le relevèrent sans pour autant lâcher leur arme. Le jeune russe se doutait qu'ils avaient du avoir son CV entre les mains et qu'ils se méfiaient donc de lui comme de la peste. Cet « écart de conduite » d'Alexander les avait mis à porter de voix de l'autre groupe et une discussion rapide commença entre les gardes. Le jeune homme profita de ce moment de répit pour chercher le regard de la jeune fille comme s'il essayait de lire dans ses pensées. Il fut légèrement perturbé car il n'y voyait quasiment rien d'autre que l'envie de tuer et de faire du mal à quelqu'un. Il chancela un peu mais se reprit vite. Cette fille était décidément une énigme pour lui et il n'arrivait vraiment pas à la cerner. Il tente de briser la glace et articula quelques mots sans pour autant produire le moindre son. Il voulait entrer en contact avec elle mais sans que les gardes ne puissent s'en apercevoir.

« je m'appelle Alexander, otchène rada poznakomitssia* »

*enchanté de faire votre connaissance en russe

FUCK THE RULES

He laughs best who laughs last.

Ils furent mis en attente. Une attente interminable durant laquelle la borne électronique diffusait un Vivaldi électrisé, insoutenable pour les oreilles de Lily. Mais comme toujours, elle ne dit rien, gardant pour elle des pensées malsaines. Elle soupira, les gardes continuaient de rire, de se raconter des conneries plus idotes les unes que les autres. Lily prit note qu'ils étaient tout les deux pères de famille. Jim était divorcé, mais avait sous sa responsabilité trois gamins de deux, sept et dix ans. L'autre était marié et avait deux jumeaux de sept mois. Elle secoua la tête, le casque était lourd et désagréable à porter, elle avait chaud là dessous, ses joues étaient rouges.
« Tu crois qu'on peut lui enlever son casque ? Elle ne peut pas s'enfuir de toute façon, on a passer les deux frontières et on est sur une île...proposa Jim.
Josh, le plus baraqué, portant une paire de lunettes noires sur le nez, toisa la jeune femme et se montra méfiant. Il réfléchit longuement avec la merde qu'il avait dans la tête et se mordit la lèvre.
« Ouais, après tout... »
Pendant leurs réflexion, Lily remarqua de ses propres yeux et enfin, que l'autre prisonnier l'observait. Elle fronça les sourcils, se pencha un peu en avant et plissa les yeux, espérant y voir plus claire. Mais mal gré tous ses effort, son espace d'observation était très restreint. Vivement que ces deux crétins prennent une décision. Ses poumons se soulevèrent, en manque de nicotine. Malheureusement, ce n'était pas tellement le moment pour fumer.
« Je m'appelle Alexander, otchène rada poznakomitssia »
Ce n'était pas le genre de la demoiselle de répondre à "Alexander". Cependant, elle s'approcha un peu, curieuse. Elle savait qu'elle allait devoirs restée un petit bous de temps ici. Du moins, jusqu'à ce qu'il abandonne la poursuite du corps des victimes de Lily. Ahah, impossible qu'ils les trouvent, elle était trop soigneuse... Elle se souvenait encore du rapport du capitaine de police après avoir procédé à l'interrogatoire de la meurtrière. Elle se souvenait bien de son soupir en ne la voyant pas coopéré. Une chose était sûre, Lily était têtue mais surtout impossible à déchiffrer.
Enfin, on lui retira son caque. Après plusieurs efforts, les gardes le jetèrent plus l'oins. Lily claqua plusieurs fois de la mâchoire, retrouvant enfin la sensation d'une mâchoire humaine et non contrôlée par un odieux métal. Elle ferma les yeux en sentant le souffle sur son visage balafré de bleus. Ses lèvres étaient toujours aussi rouges, comme le jour de sa naissance. Elle passa sa langue dessus, un sourire carnassier sur son visage. Quelques mèches charbons s'envolèrent au vent, elle rit doucement, les gardes la regardaient, bouche-bés.
« L...Le patron ne nous avait pas dit qu'elle était canon... »
Lily Rose ouvrit enfin les yeux, d'une couleur brume ce jour là. Elle les posa sur Alexander, l'étudia longuement. Les gardes reprirent un peu leur esprit et la tinrent aux épaules. Elle pencha un peu la tête sur le coté, et parla enfin, d'une voix aussi noire que son âme, et délicieusement diabolique.
« Privet Aleksandr ... YA Lili Rouz, no vse zovut menya "khudshiy koshmar moyey zhizni". »

traduction (oui Lily parle le russe ^^) : Bonsoir Alexander... Je suis Lily Rose, mais tout le monde m'appelle "le pire cauchemar de ma vie".

Alexander n'écoutait absolument pas ce que pouvait raconter les gardes. Il n'était pas fan des discussions, lui préférant souvent l'action. Mais pour l'action on repassera, les menottes étaient trop serrées et ce long voyage jusqu'ici avait un peu engourdi ses muscles. Le jeune russe scrutait toujours la demoiselle. Il était habitué à se battre avec des hommes pour les tuer mais c'était bien la première fois que cette envie se manifestait avec une fille. Les gardes finirent par lui enlever son masque. Les bleus sur son visage lui donnaient un aspect sauvage et féroce. On sentait bien à ses mouvements que celui-ci la gênait depuis quelques temps déjà. Une sourire de satisfaction apparut sur son visage. Non, ce n'était pas de la satisfaction, Alexander trouvait que ça la faisait plus ressembler à un prédateur devant une proie. Les gardes ont du avoir la même impression car ils la prirent par les épaules pour éviter toutes mauvaises surprises. La miss ouvrit les yeux et les posa sur le jeune homme. C'était bien la première fois qu'on l'étudiait ainsi, d'habitude s'était le contraire. Son regard dégageait de la force. Une force pure et cruelle ne laissant aucune place aux sentiments dit « bons » des êtres humains normaux.

« Privet Aleksandr ... YA Lili Rouz, no vse zovut menya "khudshiy koshmar moyey zhizni". »

Alexander était agréablement surpris. Non seulement elle parlait mais en plus elle parlait russe. « Le pire cauchemar de ma vie », voilà une mise en bouche des plus délicieuse. C'est marrant comme les tueurs peuvent avoir différents pseudonymes. Pour Alexander, il s'agit du « tueur du crépuscule ». Pourquoi? Parce que la traque de sa victime commençais toujours au début de la nuit, quand le ciel se nimbait doucement de ses couleurs pourpres avant de virer au noir total. Le noir, une couleur chère à Alexander. Celle-ci symbolise parfaitement sa morale: inexistante, le vide complet et bien souvent, dans beaucoup de culture, le vide est représenté par le noir.

« Опечаленный для вас, но я никогда не имею кошмар. С другой стороны, будет возможным, что я стану вашим. »*

Alexander avait sourit en prononçant ces quelques mots. Il souriait rarement mais, sans savoir pourquoi, cette Lily excitant ses pulsions meurtrières au plus haut point. Malheureusement, Alexander avait prononcé ces paroles à voix haute, ce qui attira l'attention des gardes. Sans sommation, un coup de matraque frappa la base arrière du crâne du jeune russe. Des étoiles passèrent devant ses yeux mais sans pour autant le faire tomber. Avoir été élevé à la dure en Sibérie avait du bon. Dans un réflexe, il donna un coup de pied arrière dans l'estomac du garde qui s'écroula. Il n'eut malgré tout pas le temps de faire quoique se soit d'autre car l'autre garde le roua de coup avant de le plaquer au sol. Il sortit son arme et la braqua sur la tête du garçon. Alexander s'immobilisa et fixa Lily avec un sourire en coin d'un air de dire: n'ouvre jamais ta garde ma petite sinon je te mange toute crue.

* Désolé pour toi, mais je ne fais jamais de cauchemar. Par contre, il se pourrait que je devienne le tien.

FUCK THE RULES

He laughs best who laughs last.

« « Опечаленный для вас, но я никогда не имею кошмар. С другой стороны, будет возможным, что я стану вашим. » »

Lily rit doucement, d'un rire sombre et lointain. Elle repoussa d'un mouvement calculé de la tête une mèche charbon de son visage avant de faire un clin d'oeil à Alexander. Le clin d'oeil voulait tout dire :« Haha, tu me fais bien rire toi... ». Elle avait admirée les yeux pétillants la scène de violence qu'Alexander lui avait démontrée, s'amusant comme une folle. Les autres gardes étaient un peu décontenancés face à l'attitude de Lily. Ca la faisait rire ? Cette fille avait décidément un gros problème psychologique. Il suffisait de voir l'horreur de ses crimes pour le comprendre. Elle mélangeait les terribles styles de Jack l'éventreur et Hannibal Lecteur. Cette fille était un trésor de cruauté.

« Haha. Za isklyucheniyem , ya nikogda ne spyat Aleksandr. »

Jim eu la maladresse de descendre sa main un peu trop bas sur le corps de la jeune femme. D'un seul coup, Lily se retourna, lui infligeant un coup de poing tendu dans le visage. Bras non replié, elle lui agrippa la gorge, tandis que son pied droit se levait et écrasait les bijoux de famille de l'homme, le castrant pour quelques temps. L'homme hurla, se pliant littéralement en deux, Josh intervint, mais se prit une énorme gifle au passage et un coup de poing dans le poitrail Il réussi cependant à la maitriser en lui infligeant un coup de teaser près de la nuque. Lily fulmina, et portant sa main à son front, victime d'un horrible mal de crâne. Elle ne montra aucune faiblesse alors qu'on ressaisissait ses poignets. Elle leva un peu les pieds, Josh avait du mal à la tenir seul, il hésita à saisir ton toalky-walky pour demander de l'aide, heureusement, son camarade se ressaisit, le visage rouge pivoine et une main entre les jambes. Lily lui avait totalement défoncé l'appareil génital.

« Ah la salope... Elle m'a défoncé les couilles... »

Lily riait aux éclats, hocha tla tête en haut en bas et se léchant les lèvres. Elle adorait rire du malheur des autres. La demoiselle demanda à fumer, on lui refusa, pas étonnant et elle fulmina. Elle reposa les yeux sur Alexander, attentive.

* - Haha. Sauf que moi, je ne dors jamais Alexander. /div>

La petite démonstration d'Alexander la fit rire. Non pas d'un rire moqueur mais un rire de pure délectation. Rares sont les personnes qui réagissent ainsi face à une telle scène et le jeune russe devais bien avouer que cette fille lui plaisait de plus en plus. Non pas d'un point de vue amoureux, Alexander était incapable d'éprouver ce genre de sentiment et, pour ça, il devait remercier Douchka et Sergueï, ses « admirables » parents. Elle lui plaisait car elle était comme lui: ingérable, imprévisible et dangereuse. Le jeune homme se releva aisément malgré ses mains entravées dans le dos et sans se soucier de l'arme encore pointée sur sa tête. Le garde tellement fut surpris par la souplesse et la force d'Alexander qu'il ne bougea quasiment pas. Le seul geste qu'il fut capable de faire est continuer à braquer l'arme vers le prisonnier. Il toisait maintenant la jeune fille de toute sa hauteur dans un air de défi. Il espérait bien qu'elle soit elle aussi capable de tenir tête à ses cerbères.

« Haha. Za isklyucheniyem , ya nikogda ne spyat Aleksandr. »

Alexander ne put s'empêcher de rigoler, cette fille était vraiment excellente. Les gardes ne devaient pas parler le russe car ils ne bronchèrent pas en entendant la discussion des deux psychopathes. Et là, tout s'enchaine vite. Les gardes de Lily se retrouvèrent vite quasiment hors d'état de nuire avant de se faire taser et maitriser. Alexander observa la scène avait un grand sourire. Il n'avait pas arboré ce genre d'expression depuis des années. La jubilation de regarder quelqu'un agir comme lui, avec la même violence et la même envie de tuer. Elle voulait lui prouver qu'elle aussi était dangereuse et qu'il fallait se méfier d'elle. Alexander en fut convaincu et nota l'information dans un coin de sa tête. La belle demanda une cigarette qui lui fut, bien évidemment, refusée. Le jeune russe aurait bien fait la même demande mais comme un de ses gardes cherchait encore a reprendre sa respiration, il se dit que ce n'était pas la peine d'essayer.

« Не плохо маленький, вы защищаетесь довольно хорошо. »*

Alexander fit une petite révérence sans quitter Lily des yeux. C'est la règle numéro dans un affrontement, ne jamais lâcher son adversaire du regard. Le jeune russe voulait la provoquer, il voulait savoir qui serait le chasseur et qui serait la proie. Et il est clair qu'Alexander cherchait à être le chasseur. Le second gardien se releva enfin et balança un violent coup de pied derrière les jambes d'Alexander. Ce dernier se retrouva donc à genoux mais ne perdit pas son sourire. Il se releva sans mal et fit face à son agresseur. Il lui sourit sans un mot et prit un air carnassier. Il était prévenu, s'il recommençait, il le tuerait sans hésitation et sans aucune gêne. Alexander n'en avait rien à foutre qu'on retrouve les corps qu'il laissait derrière lui ou encore si on les lui attribuait ou pas. Seul le plaisir de tuer importait et là, ça le démangeait énormément. Il se tourna vers Lily avec un air de défi: qui sera le premier à faire un mort ici. Alexander comptait bien être le premier en commençant par un de ses gardes.

* Pas mal petite, tu te défends plutôt bien.

FUCK THE RULES

He laughs best who laughs last.

« « Не плохо маленький, вы защищаетесь довольно хорошо. » »

Mademoiselle Jones se redressa doucement, elle fut plaquée contre un rocher, sa joue écrasée contre la pierre, menottes toujours dans le dos. Le gardes qui la tenait s'appliquait comme il le pouvait, l'autre jetait tantôt des regards à la borne toujours en charge, ou au jolie fessier de la garce. Reprenant ses esprit après avoir été touché dans son endroit intime, il hocha la tête, malgré tout impressionné par la prisonnière qu'il ne croyait pas si maline. Celle ci fixait Alexander, avant de regarder ailleurs, décidant telle une reine lorsque la conversation avec quelqu'un était terminée.

La borne tilta, là alors une personne en lunettes noires apparut à l'écran, ressemblant d'avantage à un membre des Men In Black qu'a un agent de sécurité. Il tira sur une cigarette et se pencha vers son écran. Les gardes de Lily se présentèrent au garde à vous et indiquèrent avec soin qu'il amenait une prisonnière difficile à maitriser. L'agent plissa les yeux et examina la demoiselle.
« Lily Rose Jones... Ahah. Ils ont réussis à t'avoir finalement... Hum... Non. Je trouve ça trop facile... Tu as un plan hein ? Haha. Faites là entrer. Bienvenue en Enfer, Lily. »

Brusquement, les portes se déverrouillèrent, ils firent se relever trop brutalement la demoiselle aux os déjà bien usés. Un nouveau bleu se formait sur sa joue lorsqu'ils lui attrapèrent cruellement la nuque, la forçant à avancer. Elle fut contrainte de s'exécuter, ses genoux lui faisait atrocement mal mais elle ne disait rien, toujours. Elle pénétra dans une sorte de cour goudronnée, déserte où se dressait devant elle l'immense prison. Elle l'étudia les yeux félins avant d'avancer un peu trop vite, ce qui ne plu pas à Jim qui d'un coup de matraque sur le genoux la fit tomber. Elle se retrouva avec un jambe en morceau, genoux à terre.

« Jim, arrêtes. C'est vraiment trop cruel là... Tu vas la tuer avant qu'elle n'est atteint sa cellule. »

Lily rit aux éclats, à nouveau, affreusement moqueuse cette fois. Elle se redressa sur ses pieds, son genoux droit était brisé et sanglant. Mais malgré tout ça, sa beauté était insaisissable. Elle releva ses cheveux emmêlés, Jim recula un peu, les yeux ronds. Elle devrait être en train de geindre contre le sol, la bouche en sang !

« On ne se débarrasse pas aussi facilement de moi, little whores*. »

Les gardes serrèrent les dents en entendant le surnom. Ah la garce...

* - Petites putes.

Alexander entendit un bip. Les gardes de Lily se mirent au garde à vous devant un écran et, après quelques mots échangés, avancèrent. Apparemment, la demoiselle venait d'obtenir son « droit de passage » pour entrer. Les cerbères du jeune russe le prirent chacun par un bras, le serrant très fort pour qu'il ne puisse pas se débattre. Les trois individus s'approchèrent à leur tour de l'écran et Alexander put voir un homme en costard cravate et lunettes noires. Il ressemblait beaucoup aux agents du FBI qui l'avaient embarqués et interrogés sans obtenir aucun mot bien évidemment. En effet, s'il y a bien un jeu pour lequel Alexander est doué, c'est le jeu du silence. L'homme le scruta longuement, lut plusieurs le dossier du nouveau prisonnier et le scruta à nouveau. Peut-être n'arrivait-il pas à reconnaître l'assassin entre la photo du dossier et le visage qu'il avait devant lui. Il faut dire qu'au moment de son arrestation et de la prise de la photo, le jeune russe s'était fait quelque peu « malmené » et on aurait dit qu'il était passé sous un bus. Il n'en restait quasiment aucune trace aujourd'hui et son faciès paraissait des plus juvéniles.

- Alors c'est toi le tueur du crépuscule? Pas très impressionnant, je m'attendais plus à un monstre qu'à un jeune premier. Enfin, bienvenue quand même gamin.

Encore un qui sous-estimait Alexander. Ils étaient légion à l'avoir fait et très peu pour avouer s'être trompé. Les gardes portaient presque le jeune homme pour le faire entrer dans la cour de la prison. C'était gris, terne et froid, comme il l'avait imaginé. Malgré tout, ce n'était rien comparé à son séjour dans « l'institut de réinsertion » en Sibérie. Sous ce nom charmant, se trouvait en fait un goulag pour jeunes criminels ou seule la loi du plus fort prévalait. Alexander se dit qu'il devait en être de même ici mais les conditions devaient plus favorables, surtout l'hiver. Le regard du jeune russe fut attiré par la scène qui se déroulait devant lui. Miss Lily se faisait malmenée et elle en riait, c'est tout ce que ça lui faisait. Son genou était dans un sale état mais ça n'avait pas l'air de la gêner plus que ça. Une fois la porte refermée derrière lui, Alexander dit aux gardes qu'ils pouvaient le lâcher mais un « ta gueule » sec et brutal lui répondit. S'en suivit deux coups de taser dans la nuque qui firent tomber le jeune homme. Une fois à terre, il reçut une pluie de coups de pieds dans les côtes. Apparemment, les deux hommes avaient décidés de se venger de son habitude rebelle avant d'entrer en ce lieu. Une fois qu'ils pensèrent qu'Alexander eut son compte, ils s'arrêtèrent et rigolèrent. Mais il en fallait plus pour le réduire au silence.

- OK, que le spectacle commence les gars.

Il se releva doucement, fit craquer les os de sa nuque, se tourna vers les deux hommes, le regard brillant d'une lueur meurtrière, et se jeta sur eux.

» Attention, j'te surveille. [ft Lily Rose Jones]
» J'ai mieux à faire que de lire... (PV - Lily Rose Jones )
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» Le quotidien en enfer . [Elizabeth, Lily, Nina, Peter]
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